Sainte Anne d’Auray

Le sanctuaire des Bretons.

Sainte Anne est l’épouse de saint Joachim et la mère de la sainte Vierge Marie. Elle est une juive ayant vécu à Séphoris près de Nazareth en Galilée puis à Jérusalem en Judée.

En France, le premier sanctuaire dédié à sainte Anne fut l’ancienne cathédrale d’Apt en Vaucluse, au 11ème siècle. La France est devenue l’héritière des reliques de sainte Anne : elles reposent à Apt en Provence ; et parmi tous les lieux de pèlerinage dédiés à la Mère de Marie, il n’y en a point de plus célèbre que celui de Sainte-Anne d’Auray en Bretagne.

En Bretagne, le culte de sainte Anne, et notoirement dans le pays d’Auray, est lié historiquement à la première évangélisation de l’Armorique, aux 7e et 8e siècles. Selon certaines hypothèses, « Ana » était le nom d’une divinité celtique vénérée auparavant dans ces régions, ce qui aurait, semble-t-il favorisé l’extension du culte de la Mère de Marie.

Yvon Nicolazic (1591 – 1645) est un paysan breton qui a témoigné avoir bénéficié d’apparitions de sainte Anne et qui après avoir déterré une statue oubliée la représentant dans le champ dit du Bocenno est à l’origine du lieu de pèlerinage et de l’édification de la basilique de Sainte-Anne-d’Auray. Jusqu’à présent, ces apparitions de sainte Anne sont les seules connues au monde. Elle est fêtée le 26 juillet, jour anniversaire de la dédicace d’une basilique à Constantinople élevée en l’honneur de sainte Anne au 6ème siècle. À la suite de deux enquêtes successives, l’évêque de Vannes Sébastien de Rosmadec autorisa le culte et le 26 juillet 1625, il y eut foule pour la première messe de célébration. Très vite les pèlerins vinrent très nombreux au lieu saint où les conversions, les guérisons et les grâces se multipliaient.

Yvon Nicolazic (3 avril 1591 – 13 mai 1645)

La basilique que l’on connait aujourd’hui a été consacrée le 8 août 1877. Le pardon qui s’y déroule chaque année est le plus important de Bretagne et le troisième lieu de pèlerinage en France après Lourdes et Lisieux. En 1914, le pape Pie X déclara officiellement sainte Anne patronne de la Bretagne avec saint Yves depuis la fin du Moyen Âge. Le 26 juillet 1954 la Bretagne a été consacrée à la Vierge Marie.

Basilique Sainte Anne à Ste-Anne-d’Auray.

SAINTE ANNE, O BONNE MERE, VERS TOI MONTENT NOS CHANTS, ENTENDS NOTRE PRIERE ET BENIS TES ENFANTS.

  • Avec délicatesse, regarde les foyers, que toujours y progressent l’amour et l’unité.
  • Fais vivre nos familles dans la fidélité, sans fin, chez elles brillent la paix et l‘unité.
  • Nous te confions, O Mère, les jeunes, les enfants, qu’ils sachent qu’un Dieu-Père les aime infiniment.
  • Tu as donné la vie : éclaire les parents, secours ceux qui te prient de guider leurs enfants.
  • Conduis dans la lumière les jeunes dans la nuit, qu’ils marchent tous en frères aux pas de Jésus-Christ.
Prière pour obtenir une grâce spéciale par l’intercession de Ste Anne.

Pour en savoir plus : http://www.sainteanne-sanctuaire.com/

Un livre inspirant : Ici j’ai entendu vibrer l’âme bretonne 

Marie-Julie Jahenny (1850-1941)

La stigmatisée de Blain.

Vie de Marie-Julie Jahenny.

Marie-Julie Jahenny naquit le 12 février 1850 à Blain (Bretagne). Sa mère la consacra de suite à la Sainte Vierge, elle fut baptisée le lendemain de sa naissance, un mercredi des Cendres.

Marie-Julie avait trois ou quatre ans lorsque la famille Jahenny vint se fixer à La Fraudais. Dès son plus jeune âge, elle eut un grand amour de la prière et de la Croix, elle s’imposait de redoutables mortifications à l’insu de ses parents.

L’enfant n’eut que 6 mois d’école. À 16 ans, elle fut placée au service d’une famille, mais sa faible constitution ne lui permit d’y rester que 6 mois, ce fut suffisant pour édifier ses maîtres.

Si rien de transcendant n’appelait sur elle l’attention avant sa stigmatisation, son confesseur et ceux qui la connaissaient n’en furent pourtant pas étonnés : « On voyait bien qu’elle n’était pas comme les autres… »

La vie mystique de Marie-Julie.

Le 6 janvier 1873, pendant la grand’messe, Marie-Julie se sentit extrêmement fatiguée. Le médecin hésite : cancer de l’estomac ou tumeur scrofuleuse… Le 15 février, il la déclare perdue, elle reçoit l’Extrême-Onction.

Le 22 février on attend son dernier soupir, elle perd connaissance, puis, revenant à elle : « Ne pleurez pas, dit-elle, je ne mourrai pas, j’ai vu la Sainte Vierge qui m’a annoncé ma guérison pour le 2 mai à trois heures du soir ». La Sainte Vierge était vêtue de blanc et s’appuyait sur une grande croix blanche, elle lui annonce des souffrances et lui promet de revenir.

Le 15 mars, la Sainte Vierge lui demande avec douceur si elle veut accepter les plaies de son Fils, et aussi de souffrir le reste de sa vie pour la conversion des pécheurs ? « Oui ma Bonne Mère, si mon Jésus le désire, je me soumets à sa Volonté. — Ma chère enfant, ce sera ta mission. » Marie promet de revenir le jour des Saintes Plaies avec son cher Fils.

La stigmatisation eut donc lieu le 21 mars 1873 en présence de nombreux témoins. Notre Seigneur lui apparut avec ses cinq plaies lumineuses d’où, successivement, partit un rayon qui vint frapper les mains, les pieds et le côté de Marie-Julie, y laissant les marques de la crucifixion ; le sang coula ; Marie-Julie annonça qu’il coulerait de nouveau le vendredi suivant. À une heure de l’après-midi elle commençait son premier chemin de Croix. Depuis ce jour jusqu’à sa mort, tous les vendredi elle vivra la Passion de Notre Seigneur. Elle reçoit la couronne d’épine le 7 octobre suivant et la plaie de l’épaule le 25 novembre.

Peu après, la Sainte Vierge lui annonça une grande faveur : « Elle sera l’épouse de Jésus » Cette alliance mystique fut fixée au 21 février 1874. En ce jour, un anneau se forma sur l’annulaire de Marie-Julie, devant les témoins officiellement choisis par l’évêque. Comme beaucoup de grands mystiques, Marie-Julie connut l’inédie ou jeûne total miraculeux, sans aucun aliment, ni solide, ni liquide, la Sainte Communion suffisant à la soutenir. Une première fois ce miracle dura 94 jours, elle l’avait annoncé d’avance comme elle le fit pour la seconde période qui durera 5 ans, 1 mois et 22 jours à partir du 28 décembre 1875.

Dans la maison de Marie-Julie, avènement du règne du Sacré-Coeur.

Après sa stigmatisation, la vie de Marie-Julie ne sera qu’une succession de faits surnaturels : communions miraculeuses et guérisons inexplicables… visions célestes et prophéties sur l’avenir de l’Église et de la France… cantiques spirituels, où se cachent, sous de poétiques images, les réalités d’une haute mystique…

Dans la cellule de la stigmatisée, d’innombrables visiteurs reçurent aussi grâces et réconfort : guérison des corps et conversion des âmes… vocations annoncées ou confirmées… immolations acceptées…

Dès juin 1880, et pendant quatre longues années, Marie-Julie fut privée de l’ouïe, de la parole, de la vue et de l’usage de ses membres. Cependant, sourde elle entendait et comprenait la parole du prêtre lorsqu’il lui parlait en latin, elle qui n’avait aucune instruction ; privée de l’usage de la parole, dans ses extases sa langue se déliait ; aveugle, elle voyait les apparitions du Ciel, ce que manifestait alors la beauté et la vivacité de son regard ; frappée de paralysie, chaque vendredi pendant une heure elle pouvait faire son chemin de Croix.

Marie-Julie, dont la mission était d’arracher les âmes à l’empire du démon, ne pouvait manquer d’attirer sur elle la rage de l’enfer. Comme le saint Curé d’Ars, elle eut à subir de nombreuses et furieuses attaques.

Deux évêques de Nantes furent favorables à Marie-Julie : Mgr Fournier qui vint la voir à La Fraudais et se rendit à Rome pour défendre sa cause, et Mgr Le Fer de la Motte qui lui aussi la visita. Le Cardinal Pacelli, futur Pie XII, se rendit discrètement à La Fraudais en juillet 1937, lors de sa venue à Paris et à Lisieux. Cependant, Marie-Julie fut persécutée et méprisée par certains membres du clergé local. Marie-Julie s’est éteinte paisiblement le 4 mars 1941, elle avait alors 91 ans.

Œuvre et Mission de Marie-Julie.

Le Seigneur n’a pas sauvé le monde par ses miracles mais par ses souffrances. C’est le rôle qu’assumera toute sa vie la stigmatisée de Blain pour la conversion des pécheurs et le salut de la France.

De la mission de Marie-Julie, le Sacré-Coeur dévoilait : « La bienheureuse Marguerite-Marie a été choisie pour publier la gloire de mon Sacré Coeur et toi, tu es choisie pour publier la gloire de ma Croix. » Et encore : « Marguerite-Marie a eu pour mission de révéler au monde les tendresses ineffables de mon Coeur, tu as celle de les donner. » Marie-Julie eut des dialogues avec plus de deux cents saints.

Tombe de Marie-Julie

Quelques prédictions réalisées ou d’actualité.

Le 26 octobre 1877, elle voit le retour de l’Alsace et de la Lorraine à la France.

Elle prophétise les deux guerres mondiales de 1914 et 1939, cette dernière dès le 16 novembre 1920.

En 1879 elle annonce, entre autre, la guerre d’Algérie : « La terre des Arabes triomphera des pauvres armées françaises. »

Le 17 décembre 1881, la Sainte Vierge lui déclare : « Le temps des crimes est ouvert, beaucoup de mère seront sans coeur pour leurs propres fruits encore innocents » (avortements).

Elle a prédit également des épidémies de maladies inconnues dont les ravages seraient affreux (sida… ).

Le temps des ennemis de la foi est annoncé par la Sainte Vierge : « …Il fallait que ce temps vint pour eux, qu’il y eut un règne infernal sur la Terre avant le règne divin. »

… et pour l’avenir.

Le 27 octobre 1875, Notre Seigneur promettait : « De mon Divin Coeur va sortir le triomphe de la France et le salut de la Sainte Église. »

Repris du site sur Marie-Julie Jahenny.

La religion en Bretagne.


« Tandis que les chefs (celtes) délibéraient, il arriva que jaillissant des ténèbres de la nuit un oiseau traversa la salle où ils étaient réunis. L’un des chefs alors prit la parole : la vie de l’homme, dit-il, est comme cet oiseau ; elle aussi traverse ce monde comme en courant, y trouve la lumière et la chaleur, mais d’où elle vient et où elle va nul ne le sait. Si donc la nouvelle religion (christianisme) apporte à ces questions une réponse, il nous faut l’accueillir. »

Histoire générale de la Bretagne et des Bretons, T.II, p.15

Les premiers à occuper l’Armorique ce sont les Celtes, avec leur panthéisme religieux et leurs druides. César dira d’eux que ce sont « les plus religieux des hommes », ouverts au mystère et à la gratuité du spirituel.

Ces Celtes seront progressivement assimilés par les Romains qui apporteront progressivement avec eux le christianisme. Mais « sise aux brumes du Ponant », l’Armorique devra attendre le Ve siècle pour connaitre ses premiers évêques. Ainsi à Nantes en 453 avec Desiderius, à Rennes en 461 avec Athenius et entre 461 et 491 à Vannes avec Saint Paterne.

Avec l’arrivée des Bretons aux Ve et Vie siècles, venant de Bretagne insulaire (les iles britanniques), la propagation de la foi catholique va prendre une autre envergure. Avec les Irlandais, le monachisme breton allait même refluer durant le VIIe siècle sur le continent, avec saint Colomban notamment. On parlera alors de christianisme celtique avec ses structures claniques et sa note monastique (avec ses abbayes-évêchés) qui s’importe en Armorique. On imaginera sans difficulté les heurts que cette nouvelle population religieuse provoquera lors de son établissement et de son action prosélyte. Toutefois ils sauront structurer le tissus paroissial qui reste, aujourd’hui encore, fondamentalement celui qu’ils ont crée. Ce sont les « Plou ». Dispersés parmi ces « Plou », les établissement monastiques, simples ermitages ou laures (petites communautés) prendront le nom de « Lan ». Plus tard apparaitront les « Loc » (lieu, endroit).

Dans la tradition populaire, parmi les innombrables saints dont les noms résonnent encore dans la toponymie bretonne, les 7 saint fondateurs de la foi chrétienne furent : saint Corentin à Quimper, saint Pol dans le Léon, saint Tugdual à Tréguier, saint Malo, saint Brieuc, saint Samson à Dol et saint Paterne à Vannes. Mis à part saint Paterne et saint Samson, rien n’est prouvé de cette tradition apparue au IXe siècle. De cette tradition sortira le Tro-Breiz (ou tour de Bretagne) qui relira les évêchés des saint fondateurs sur une distance de 600 km et qui sera parcouru par des foules immenses de fidèles pélerins.

La période carolingienne au IX et Xe siècles, aura un effet structurant sur l’organisation de la religion en Bretagne. En 831, Louis le Pieux, institue comme son « Missus » en Bretagne un authentique Breton, comte de Vannes, Nominoë. Signe et gage de sa fidélité, l’abbaye de Redon est fondée en 832.

A suivre…