Le monument au comte de Chambord

Le monument au comte de Chambord est une sculpture monumentale érigée à Sainte-Anne-d’Auray, dans le Morbihan. Élevé en 1891, il est dédié à la mémoire d’Henri d’Artois, prétendant à la couronne de France. Le monument est situé juste en face de la basilique Sainte-Anne d’Auray, à environ 700 mètres à l’ouest de celle-ci, dans une perspective remarquable mais peu soulignée.

Henri d’Artois,
29 septembre 1820 – 24 août 1883

Henri d’Artois, petit-fils de France, duc de Bordeaux, est un prince de la famille royale de France, chef de la maison capétienne de Bourbon, plus connu sous son titre de courtoisie de comte de Chambord, né le 29 septembre 1820 au palais des Tuileries à Paris, et mort le 24 août 1883 au château de Frohsdorf à Lanzenkirchen en Autriche. Petit-fils du roi Charles X, chef et dernier représentant de la branche aînée et française de la maison de Bourbon, il est prétendant à la Couronne de France de 1844 à sa mort sous le nom d’Henri V. Il est le dernier descendant légitime en ligne masculine de Louis XV et de Marie Leszczyńska. Sa mort sans enfant en 1883 marque l’extinction de la branche Artois de la maison capétienne de Bourbon et le début d’une querelle (toujours d’actualité) entre les maisons de Bourbon d’Espagne et d’Orléans pour savoir laquelle a le plus de légitimité à la Couronne de France.


Maximin Giraud, le berger de la Salette avait reçu ordre de la Sainte Vierge de révéler la survivance de Louis XVII et de sa descendance au comte de Chambord. Il se rendit donc à Frohsdorf.

À ce moment, le secrétaire du Prince était le comte de Vanssay qui a rédigé pour sa famille le compte rendu de l’entretien : « je vis que le comte de Chambord était ému et parla longuement et avec beaucoup de bonté au jeune voyant. Quand Maximin quitta la pièce, tout ému, le Prince se tourna verts moi » : « Maintenant j’ai la certitude que mon cousin Louis XVII existe. Je ne monterai donc pas sur le trône de France. Mais Dieu veut que nous gardions le secret. C’est Lui seul qui se réserve de rétablir la royauté. »

Et le comte de Vanssay ajoute pour ses neveux et petits neveux : « surtout qu’ils gardent l’espérance qu’un jour Dieu ramènera sur le trône de France le descendant du Lys a la tête coupée et que notre chère Patrie, redevenue la fille aînée de l’Eglise, retrouvera sa grandeur et sa gloire. » (extrait du livre : Le Saint Pape et Le Grand Monarque, Marquis de La Franquerie, p.29)


Lors de la tentative de Restauration d’Henri V, un pèlerinage est organisé par les royalistes bretons et de l’Ouest de la France à Sainte-Anne-d’Auray afin d’y prier pour le retour du roi sur le trône. 

Le piédestal de granit clair comporte trois étages : les trois degrés sur lequel il est posé, les soubassements des 4 statues flanquantes et celui de la statue sommitale. Celui-ci est orné à l’est des armoiries du royaume de France.

Au sommet, la statue représente le comte de Chambord, ou plutôt du roi Henri V, agenouillé, tête nue, en tenue de sacre avec manteau fleurdelisé, colliers de Saint-Michel et du Saint-Esprit, épée Joyeuse au côté, les mains serrées comme pour une prière ardente. À sa droite, la couronne royale est posée sur un coussin.

Sur les côtés du piédestal, sous l’image du roi se trouvent quatre statues en pied symbolisant la fidélité à la monarchie (confondue avec l’État) et sa défense, ainsi que la bravoure, la vaillance, le sacrifice : Jeanne d’Arc sur le devant, sainte Geneviève à l’arrière, le chevalier Bayard à gauche et le connétable Du Guesclin à droite.

Grandes armoiries du royaume de France pendant la Restauration.